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L'alliance thérapeutique : définition et enjeux
L'alliance thérapeutique : définition et enjeux
- Modifié le 
10
November
2022

L'alliance thérapeutique : définition et enjeux

Définition de l'alliance thérapeutique, enjeux et conseils de psychologue pour l’utiliser dans votre travail thérapeutique personnel.

Psychologie
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On entend souvent parler d’alliance thérapeutique lorsqu’on est en thérapie ou en soins.

Mais, qu’est-ce que cela signifie réellement ?

Au delà d’être un terme à la mode, il y a une véritable définition derrière cette notion qui décrit ce qui se produit entre le patient et le thérapeute, dans cette relation de confiance si particulière.

A nouveau, nous allons explorer ensemble la définition de cette notion de psychologie pour qu’elle n’ait plus de secret pour vous.

Puis, dans le « conseil de psy » vous trouverez quelques astuces pour l’utiliser dans votre travail thérapeutique personnel.

Définition de l'alliance thérapeutique

L’alliance thérapeutique est cette relation que thérapeute /soignant et patient construisent ensemble dans le cadre de leur travail thérapeutique.

Naissance du concept

Commençons par un peu d’histoire.

Les prémices de cette notion ont été abordées par Freud, fondateur de la psychanalyse, dans ses écrits dès 1913. Celui-ci insistait sur l’instauration d’une alliance thérapeutique forte entre le patient et le thérapeute pour un résultat positif de la thérapie.

En effet, Freud s’est vite aperçu que, pour une bonne conduite de la thérapie et donc pour aboutir à un résultat positif pour le patient, il n’ y avait pas que les compétences professionnelles du soignant qui entraient en jeu. Il s’agissait véritablement, peu importe les compétences du thérapeute, de créer un climat de confiance tel que patient et soignant pouvaient travailler en collaboration pour aboutir à un objectif commun.

Aujourd’hui, dans le monde du soin, on s’aperçoit très rapidement que les compétences relationnelles du professionnel sont aussi importantes que ses compétences techniques.

Installer un climat de confiance et de sécurité est fondamental pour obtenir l’adhésion du patient aux soins proposés.

Alors ce n’est pas simple, parce que toute relation humaine possède son lot d’enjeux, de problématiques, de conflits.

Lorsqu’on rencontre une personne pour la première fois, tous nos sens sont en éveil, ainsi que notre système de défense qui s’active pour nous protéger.

Nous observons l’autre dans son altérité, nous cherchons à cerner ses points faibles pour pouvoir le déstabiliser si besoin. Nous essayons de comprendre son fonctionnement pour pouvoir nous y adapter.

La méfiance, la confiance, la séduction sont autant de comportements qui s’activent durant cette première rencontre, support de la relation.

Et comme, en tant qu’humains, nous sommes des êtres profondément sociables, nous cherchons avant tout à comprendre le fonctionnement de cet autre, différent de nous, que nous découvrons. Dès lors, nous sommes tournés d’avantages vers les enjeux de la relation que vers la relation elle-même.

C’est pourquoi il est important pour le patient et le soignant/thérapeute de soigner cette première rencontre.

Carl Rogers et la thérapie humaniste

Carl Rogers, fondateur de la psychologie humaniste a beaucoup œuvré pour la popularisation de ce concept. Selon lui, chaque personne possède en lui les ressources pour atteindre son objectif. C’est à lui d’actualiser ses compétences pour atteindre son objectif de mieux-être. Néanmoins, étant affaibli par la maladie, la douleur ou la souffrance il a besoin de la bienveillance, du support, ainsi que de la force de motivation du soignant pour y parvenir. C’est ainsi que patient et soignant œuvrent de concert, dans une alliance thérapeutique bienveillante pour la poursuite d’un but commun : le mieux-être du patient.

Toujours selon Rogers, plusieurs points sont nécessaires à respecter de la part du soignant pour aboutir à la construction d’une alliance thérapeutique solide :

  • La bienveillance
  • Le non-jugement
  • L’écoute
  • L’empathie
  • La considération positive.

De son côté, le patient doit accepter d’abaisser son niveau de défense pour pouvoir confier, dans le cadre de cette relation thérapeutique, les points importants de son intimité pour que le soignant puisse l’accompagner le plus justement possible.

Enjeux de l’alliance thérapeutique

Il existe plusieurs conditions pour établir une bonne alliance thérapeutique.

En premier lieu, au cours d’un travail thérapeutique, le patient choisi d’accorder sa confiance au soignant qui l’accompagne. En retour le soignant accorde sa confiance au patient en l’accompagnant selon les informations que celui-ci lui fournit.

C’est cette confiance mutuelle et réciproque qui unit les deux partenaires dans la poursuite d’objectifs communs.

Cependant, la relation de soin n’échappe pas aux règles de la rencontre « classique ». C’est-à-dire qu’il se passe beaucoup de choses lorsque nous acceptons de nous confier, de livrer une part de notre inimité à un(e) inconnu(e).

Dans ma pratique, je rencontre constamment ces premiers moments. Entre excitation de la première rencontre, curiosité réciproque, attentes, demandes et transfert, il se passe énormément de choses durant ce premier temps.

Je ressens à chaque fois cette joie profonde de rencontrer une nouvelle personne, de découvrir son monde, son histoire, sa personnalité. Et en même temps, il est toujours question d’ajustement pour mettre la personne à l’aise, pour me mettre moi-même à l’aise et pour instaurer un climat de confiance qui va nous permettre de nous reposer l’un sur l’autre afin de construire un chemin commun.

Et dans cette première rencontre et toutes les suivantes, chacun de nous projette beaucoup d’éléments personnels sur l’autre.

Qu’il s’agisse de transfert ou de contre-transfert ( prochain article à suivre), chacun de nous entre dans la relation avec des antécédents, des poids que nous portons de nos anciennes relations. Alors nous allons, sans le vouloir, sans le savoir, inconsciemment,  projeter d’anciennes blessures sur la nouvelle relation.

Nous aurons du mal à faire confiance, à nous livrer parce que nous avons été trahis. Ou bien encore, nous éprouverons des difficultés à nous confier de manière authentique parce que nous avons peur d’être jugés ou rejetés. Ces fantômes des relations passées nous écartent finalement de la relation thérapeutique que nous essayons de construire dans le présent. Mais ces éléments sont essentiels à travailler, justement dans le cadre d’une thérapie. Ce sont de précieux indicateurs de nos schémas de fonctionnement négatifs. Il s’agit du transfert que nous aborderons dans un nouvel article.

Il en va de même pour le thérapeute ou soignant qui possède sa propre histoire. Et même s’il a appris à travailler sur ses blessures et à se concentrer sur la relation à son patient, il n’en reste pas moins humain. Alors, il arrive que certaines problématiques abordées résonnent en lui et lui rappellent d’anciennes blessures. Et c’est normal. C’est ce que l’on nomme le contre-transfert que nous aborderons plus en détails dans un autre article.

Le soignant/thérapeute va également travailler sur lui-même pour pouvoir rester le plus objectif possible et ne pas laisser ses propres fantômes interférer dans le travail avec son patient.

Vous le comprenez maintenant, la relation thérapeutique fait intervenir de nombreux paramètres auxquels il faut être vigilants pour instaurer une relation de confiance et donc une alliance thérapeutique solide.

Alors comment faire pour conserver une bonne alliance thérapeutique avec son thérapeute/soignant ?

Que faire si la relation est mise à mal ? Comment réagir si on doute ?

Nous allons aborder tous ces points dans le conseil de psy.

Conseil de psy

J’aborde aujourd’hui avec vous la notion d’alliance thérapeutique et j’ai essayé d’être très large dans la définition que je vous ai donnée. En effet, il existe de nombreux champs d’application de cette définition. L’alliance thérapeutique que l’on va construire avec son médecin généraliste ne reposera pas sur les mêmes critères que celle que l’on établira avec l’infirmier qui va s’occuper de nous pendant une hospitalisation ou encore le psychologue avec qui on va entamer un travail thérapeutique, etc…

Cependant, peu importe le contexte, le principe de confiance s’applique à tous les domaines.

Il est essentiel de pouvoir faire confiance à la personne qui va prendre soin de son corps ou de son psychisme.

Et pour pouvoir instaurer une relation de confiance mutuelle, il est nécessaire de communiquer.

En tant que soignant, il est important d’être à l’écoute et dans l’accueil bienveillant et positif de son patient. Il s’agit d’accompagner la personne.

En tant que patient, il est nécessaire d’être dans la communication et dans l’expression de ses ressentis, émotions.

Beaucoup de paramètres se jouent dès la première rencontre.

Alors communiquez, osez dire vos attentes, vos besoins. Vous saurez si le soignant qui est en face de vous peut vous convenir ou non.

Bien sûr, lorsqu’on consulte un spécialiste, on a pas toujours le choix, mais il s’agit avant tout de se respecter dans ses attentes et ses besoins.

Je vois encore aujourd’hui trop de patients qui n’osent pas poser leurs questions par peur d’être jugés ridicules ou idiots. Or le doute est un terreau fertile pour l’angoisse qui s’y épanouit parfaitement.

Alors comme je le dis tous les jours au sein de mon cabinet : osez poser vos questions, osez formuler vos attentes et vos besoins. Vous n’en serez que mieux accompagnés. Dès lors, le soignant ou thérapeute pourra s’adapter à vous comme vous adapterez à lui. Et main dans la main vous pourrez créer une alliance solide qui contribuera à la réalisation de vos objectifs.

Comme toujours, la communication est reine . Nous sommes des êtres doués de la parole…. utilisons-la !

Voilà, vous savez tout sur l’alliance thérapeutique. J’espère que vous aurez compris à quel point il est important de se sentir à l’aise avec la personne qui vous accompagne dans les soins psychiques ou somatiques.

A très bientôt pour une nouvelle notion de psycho !

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