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Travail hybride : quels impacts sur la santé mentale des collaborateurs ?
Travail hybride : quels impacts sur la santé mentale des collaborateurs ?
- Modifié le 
12
May
2023

Travail hybride : quels impacts sur la santé mentale des collaborateurs ?

L’évolution de l’organisation du travail vers un mode hybride a mis à rude épreuve la santé mentale des salariés. Comment le travail hybride a-t-il impacté les salariés, les managers et l’entreprise elle-même ? Éclairage et solutions.

Santé mentale
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Depuis 2020, s’opère un fort développement du travail hybride. Plébiscité par 68 % des collaborateurs (étude Global Talent Trends 2022), 55% des entreprises l’ont intégré, et jusqu’à 80% dans le tertiaire. 

Qu’est-ce que le travail hybride ?

C’est une alternance de travail en présentiel et à distance ; ce dernier incluant le télétravail et le travail nomade. Cette nouvelle forme de travail vient bouleverser tout autant l’organisation, les habitudes et rituels de travail que les pratiques managériales. En 2022, on observe une forte corrélation avec la montée des cas de burn out : 96% des employés déclarent se sentir en danger d’épuisement professionnel.

Quels sont les principaux facteurs de risques liés au travail hybride ?

Bien que le télétravail apporte certains avantages comme un gain de temps par rapport au trajet domicile/travail, une meilleure flexibilité dans l’organisation du travail ainsi que dans la gestion des contraintes familiales, l'Inrs a identifié certains facteurs de risques. 

En premier lieu, une augmentation de la charge de travail des salariés qui entraîne de longues journées et pose la question du respect du droit à la déconnexion. Ensuite, les interactions sociales nécessaires pour réaliser le travail sont complexifiées à distance, avec un accès plus difficile aux informations ; sans parler des nouvelles compétences collaboratives à maîtriser ou des problèmes techniques liés au numérique. Autre risque : un contrôle managérial intensifié et des reportings à distance excessifs. Par ailleurs, les salariés partageant moins de moments de convivialité peuvent ressentir un certain isolement ainsi qu’un manque de soutien face aux difficultés ; ils perdent le sentiment d’appartenance à l’entreprise. Enfin, la porosité entre les sphères professionnelle et privée peut désorganiser et créer du stress chez les collaborateurs.

L’entreprise face au travail hybride

Certes, le travail hybride a permis aux entreprises de réaliser des économies d’échelle, en allégeant les dépenses courantes et liées aux locaux. Toutefois, leur performance sociale et globale se sont dégradées : absentéisme, délitement de la culture d’entreprise, perte de productivité… En effet, le taux d’absentéisme, qui reflète les dysfonctionnements des entreprises, connaît une hausse alarmante, avec une part croissante des troubles psychologiques et d’épuisement professionnel.

Agir au niveau de votre organisation

Afin de réduire les facteurs de risques du travail hybride, déployez une politique QVCT basée sur la prévention qui intègre une stratégie de santé mentale. N’excédez pas 2 à 3 jours de télétravail par semaine, afin de maintenir le lien avec vos salariés. Formalisez le cadre de travail via des chartes de télétravail et de droit à la déconnexion. Réalisez périodiquement des enquêtes pour mesurer la santé mentale de vos salariés et sensibilisez-les. Enfin, mettez en place des processus d’alerte pour remonter les cas de détresse psychologique.

Quels sont les impacts du travail hybride sur la santé mentale des collaborateurs ?

La déspatialisation du travail (le fait de travailler chez soi comme dans l’entreprise) conjuguée à des temps de travail synchrones ou asynchrones (le fait de ne pas avoir besoin de travailler en temps réel et en interaction constante avec les autres) sont déstabilisantes pour les collaborateurs et exigent de leur part des efforts d'adaptation. Cela génère au niveau de leur santé mentale du stress et de l’anxiété. On observe des troubles du sommeil, un sentiment d’abandon et d’isolement. Certains s’interrogent sur le sens de leur mission et se désengagent (bore out) ; d’autres connaissent des états dépressifs, entrant dans des burn out. On remarque aussi parfois le développement d’addictions (alcool, médicaments, drogues).

Permettre aux salariés d’agir sur leur santé mentale

Alors que faire ? Il est absolument nécessaire de sensibiliser et former vos salariés aux risques psychosociaux afin qu’ils puissent en détecter les signes avant-coureurs et se faire accompagner. Toutefois, la mise en œuvre d’une approche préventive qui insuffle dans votre entreprise une culture du care autour de la santé mentale s’avèrera beaucoup plus efficace. Vous pourrez ainsi aider vos collaborateurs à développer des facteurs de protection et des stratégies d’adaptation (self-care) en vue d’agir eux-mêmes sur leur santé mentale. 

Comment les pratiques managériales sont-elles altérées ?

Le travail hybride a complexifié la mission des managers dans un contexte de travail à deux vitesses. Selon une étude BCG, 80% des managers pensent que leur fonction est intenable. Comment coordonner et animer les équipes ? Avec la déspatialisation du travail, quelles parts accorder au synchrone et à l’asynchrone ? Les managers se trouvent démunis dans cette nouvelle configuration ; ils ne savent ni comment renforcer la dynamique collective, ni comment réguler la charge de travail et veiller à un bon équilibre de vie de leurs collaborateurs. Enfin, il est plus compliqué pour eux d’observer les signaux faibles des RPS à distance.

Repensez le management

Apprenez à vos managers à prendre soin de leur santé mentale et à encourager leurs collaborateurs à faire de même. Incitez-les à remplacer le “full control” par la confiance dans leurs équipes. En manageant par les résultats, ils créeront une sécurité psychologique indispensable pour que leurs collaborateurs se responsabilisent et gagnent en autonomie. Par ailleurs, il leur faut nourrir les liens avec leurs équipes, de manière formelle et informelle. Formez-les à détecter les signaux faibles par le questionnement et l’écoute active.

Quelques bonnes pratiques ? Évitez la réunionite et prenez des nouvelles de vos collaborateurs. Privilégiez le travail à distance pour les tâches bien délimitées, quand les projets sont déjà initiés. Le présentiel, quant à lui, sera plutôt réservé aux activités demandant de la créativité et de la cohésion.

Afin d’instaurer un travail hybride réussi, adoptez un bon équilibre présentiel/distanciel qui repose sur une culture autour de la santé mentale, favorisant le bien-être psychologique des collaborateurs comme des managers. Pour vous accompagner dans ce changement culturel et sensibiliser vos équipes de manière collective et/ou individuelle, découvrez l’offre d’Holivia, acteur de la santé mentale.

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